« La socio-esthétique est une aide précieuse. »

Comment définissez-vous la socio-esthétique ?

C. R. : Comme son nom l’indique, il s’agit d’esthétique, mais l’approche est différente de celle de l‘esthétique traditionnelle. Car j’interviens auprès de personnes qui sont fragilisées par la maladie, le handicap ou la détresse sociale. J’utilise l’outil esthétique pour les aider à retrouver de l’estime de soi, notamment quand leur image a été altérée par des traitements.

Quels sont les types de problèmes fréquemment rencontrés ?

C. R. : Les traitements provoquent souvent la perte des cheveux et des sourcils, une sécheresse cutanée au niveau du visage, des mains, des pieds… Ils peuvent aussi causer l’apparition de tâches sombres sur les ongles, ou leur décollement progressif, qu’on appelle l’onycholyse et contre laquelle je préconise des bains de Daquin pour éviter une infection sous les ongles. Il est important de prendre en compte ces problèmes et d’apporter des solutions pour améliorer la qualité de vie des patients au cours de leur protocole de soin.

Quelles solutions leur apportez-vous ?

C. R. : Tout dépend du problème rencontré. Il peut s’agir de soins du cuir chevelu. Car quand on perd ses cheveux, le cuir chevelu peut devenir sensible. Appliquées en massage doux, certaines huiles apportent un vrai réconfort. L’huile de ricin, par exemple, s’avère très efficace et elle a des effets satisfaisants sur la repousse des cheveux, des cils et des sourcils. C’est une huile naturelle, mais d’autres produits cosmétiques vendus en magasin donnent aussi de bons résultats.

Que faire contre la sécheresse cutanée ?

C. R. : Nous utilisons surtout des crèmes, et dans ce domaine, la gamme s’est bien étoffée depuis quelques années. De nombreuses marques proposent des produits adaptés aux personnes qui sont sous traitement, avec des formulations plus riches et qui sont très peu parfumés pour limiter le plus possible l’inconfort lié à certaines odeurs. Les produits de la marque “Même“ ou “la Roche Posay“, par exemple, permettent d’hydrater et de nourrir les peaux fragilisées et asséchées par les traitements. Mais ce qu’apprécient beaucoup les femmes qui fréquentent mes ateliers, c’est fabriquer elles-mêmes ces crèmes à partir de produits naturels.

Chaque atelier a une thématique particulière ?

C. R. : Je propose des ateliers collectifs avec 4 ou 5 personnes sur des thèmes comme les soins du visage, des mains, ou le conseil en image pour aider à choisir la couleur de son foulard… Et je propose aussi des séances individuelles de 30 à 45 mn, où la personne est allongée sur ma table de massage et je pratique alors un soin proche de ce qu’elle pourrait recevoir dans un institut de beauté. C’est un pur moment de détente.

Hors de l’ERC, vous intervenez également auprès de personnes handicapées ou accidentées de la vie. Qu’en retirez-vous au plan personnel ?

C. R. : Les femmes m’adressent souvent des retours très positifs sur ce que leur apportent mes ateliers. Quand je reçois un témoignage aussi gratifiant que « Tu ne te rends pas compte du bien que tu nous fais », cela me touche profondément. Je me sens utile dans leur parcours. Bien sûr, l’essentiel du traitement, ce sont les médecins qui s’en chargent. La socio-esthétique n’est qu’un petit plus, mais cela les aide dans leur combat.